1.Problème du survol à basse altitude des habitations.
Les bruits intenses (86 décibels) sont subits par les riverains, lors du survol systématique à très faible altitude en vue des décollages et des atterrissages, des avions utilisés par l’aéroclub.
Allant jusqu’au rase-mottes des zones urbanisées, pourtant interdites à la circulation aérienne (voir carte V.A.C), les quartiers Est- Narbonne, Vinassan, Armissan, sont victimes de ces nuisances sonores.
Tout cela n’est que le résultat de trois points :
– le non respect, voire de l’ignorance, par les pilotes, instructeurs ou élèves, des trajectoires imposées (carte V.A.C).Au lieu de les contourner, les avions coupent directement au dessus des zones urbanisées. Les centaines de témoignages d’habitants respectables et dignes de confiance en attestent.
– les très faibles distances (1 250 m à 1 500 m) entre l’aérodrome et les habitations riveraines qui font que les avions sont à une très faible hauteur des habitations (100 à 300 m) et à un régime-moteur élevé lorsqu’ils les survolent, alors que cela est totalement interdit.
– la vétusté des aéronefs de l’aéroclub qui sont des modèles très anciens, particulièrement bruyants, non-équipés de dispositifs anti-bruit (renseignement confirmé par le président de l’aéroclub).
Exemple : le remorqueur des planeurs (Rallye MS 893, 180 cv) : son immatriculation F-BPBX renseigne, d’après la codification française, que ce type d’avion a été mis en service avant 1976. C’est un appareil d’un autre temps pour ne pas dire un dinosaure volant!
2. Le parachutisme.
Les nuisances sonores dues au parachutisme se caractérisent par un fort bruit continu sur la journée, dû aux avions de parachutisme qui prennent l’altitude de saut en tournoyant au dessus des habitations.
Là aussi, les faibles distances entre l’aérodrome et les habitations accentuent les nuisances.
Durant la quasi-totalité du temps pendant lequel l’avion (≥ puissance 300 cv) prend l’altitude pour le largage à 3 000 à 4 000 m au dessus de l’aérodrome, il est immanquablement et quasiment suspendu au dessus des habitations de la zone Armissan-Vinassan-Narbonne, cela pendant 20 mn toutes les demi-heures.
L’avion représente le sommet d’une pyramide (hauteur jusqu’à 3 à 4 000 m), dont la base est délimitée par ces communes, qui s’élève au fur et à mesure de son ascension. Il inonde à plein régime la zone avec ses décibels (émission >80 décibels).
Le parachutisme pratiqué à l’aérodrome de Narbonne est réalisé par le centre de parachutisme professionnel “ChuteXtrem” dont l’activité principale est l’organisation de stages de sauts pour les parachutistes professionnels et amateurs. La planification des stages (participants venant de loin) se traduit par une fréquence intensive de sauts tout au long de la journée, sans arrêt (jusqu’à 12 h/j/avion).
Il en résulte des nuisances sonores intenses et permanentes du matin au soir, non-stop.
La pratique commerciale et professionnelle du parachutisme réalisée à l’Aérodrome de Narbonne ne correspond pas aux activités déclarées à l’enquête publique. De plus, du fait de son intensité et fréquence, elle engendre des nuisances sonores majeures pour les populations riveraines.
3. Situation de l’aérodrome de Narbonne et contexte.
L’aérodrome de Narbonne a été installé en 1992 dans une zone ceinturée par quatre communes dont la population s’en distanciant de 1,2 à 3,3km, représente plusieurs dizaines de milliers d’habitants.
Les nuisances sonores étaient alors prévisibles.
Or, l’enquête publique de 2005 préalable à la demande à la CAP a émis, face aux pressions multiples, un avis favorable particulièrement ambigu et n’a pas su ni pu empêcher le problème qui se pose aujourd’hui.
En effet, le commissaire enquêteur concluait son rapport d’enquête :
« En conclusion de cette enquête, après avoir étudié les avantages et inconvénients de ce projet, j’estime qu’il est de l’intérêt général d’ouvrir cet aérodrome à la Circulation aérienne Publique
Je, soussigné, Léon BRUNENGO, commissaire enquêteur, émets un :
AVIS FAVORABLE
Je me permets de souhaiter:
– que la ville de Narbonne, pour aider cette nouvelle infrastructure, engage, dès qu’elle le pourra, une révision de son PLU
– que les responsables de l’aéro-club restent attentifs aux problèmes de nuisances liés au bruit, en remplaçant, dès qu’ils le pourront, l’avion tracteur des planeurs et, si le nombre de vols augmentaient considérablement, qu’ils pensent à la mise en oeuvre d’un plan d’exposition au bruit pour éviter de voir l’urbanisation des communes limitrophes se rapprocher de l’aérodrome et créer des difficultés, qui seraient, sans doute, difficiles à résoudre.
Fait à Montpellier, le 06 janvier 2005. »
L’autorisation à la CAP délivrée le 24 décembre 2007 à l’Aéroclub de Narbonne n’a pas retenu ni mesuré suffisamment cet avertissement ni les risques réels.
Elle condamnait inévitablement les populations riveraines, établies bien avant l’aérodrome de Narbonne, à des nuisances sonores.
Il appartient maintenant aux pouvoirs publics de rectifier la situation en faisant respecter strictement les pratiques aériennes autorisées (circuits d’approches des avions (remorqueur planeurs, avions) et en refusant la pratique du parachutisme, activité non déclarée donc non légale à l’Aéroclub de Narbonne.