A vos agendas: 30/11/2018, deux réunions à propos d’ORANO Malvési qui prêtent à sourire… « jaune » !
Le 30 novembre 2018 se tiendront deux réunions à Narbonne à propos du site ORANO Malvési :
- 9h30 en Sous-préfecture : réunion du Comité de Suivi du Site (CSS)
- 14h00 à l’antenne du Conseil Départemental : réunion de la Commission Locale d’Information (CLI) et de l’Observatoire co-présidé par Mme Maryse Arditi (ECCLA)
L’association RUBRESUS avait demandé à y participer, mais elle a été cordialement évitée par le sous-préfet (lire la reponse du sous préfet à la demande de Rubresus)
Après l’autorisation préfectorale aux forceps de l’installation TDN (8 novembre 2017), après celle en catimini de la nouvelle usine de dioxyde d’uranium (26 juillet 2018), après l’explosion de déchets militaires (19 septembre 2018) qui révèlent les lacunes, la fragilité, les manœuvres et les impacts environnementaux et sanitaires de ce site, que va-t-il sortir de ces grand-messes ?
RUBRESUS vous livre en avant-première quelques commentaires, comme si vous y étiez.
TDN
Le monde entier envie l’intrépidité des autorités françaises d’autoriser en première mondiale un four à charbon/hydrogène, jamais validé sur les effluents radioactifs nitratés des bassins de Malvési. L’installation TDN fonctionnera comme celle des Shadoks : elle videra des bassins au fur et à mesure que de nouveaux rejets les rempliront. En prime, elle enfumera le Narbonnais par des émissions atmosphériques équivalentes à celle d’un incinérateur d’ordures ménagères d’une agglomération de 200 000 habitants.
Un traitement des déchets, oui. Mais à quel prix ? Le bassin narbonnais va en tous cas payer le prix fort !
Pollution atmosphérique
Malvési est le plus important site d’émissions atmosphériques industrielles de Narbonne. Pendant des dizaines d’années, plus d’une centaine de tonnes d’oxydes d’azote ont été rejetées chaque année dans l’air que nous avons respiré, autant qu’un incinérateur d’ordures ménagères pour huit cent mille habitant. La diminution actuelle des rejets (d’environ 120 t. à 80 t. NOx/an) tiendrait d’abord à la réduction drastique (- 50%) de la production du fluorure d’uranium de ces dernières années, dont rien ne garantit qu’elle ne repartira pas à la hausse… entrainant par là toutes les pollutions qui y sont liées.
Alors que les autorités nationales (gouvernement, instances sanitaires et environnementales) imputent 36.000 décès/an à la pollution atmosphérique (NOx, particules fines), le miracle Narbonnais continue de se produire : pas de pollution de l’air, ni maladies, ni décès dus aux NOx, particules fines, uranium, …
À l’instar du « french paradoxe » alimentaire, existerait-il un « Malvési paradoxe » de la pollution atmosphérique ? Le doute est permis et les études manquent !
Dioxyde d’uranium
Afin d’approvisionner les 24 réacteurs nucléaires fonctionnant avec le combustible MOX (mélange d’oxydes de plutonium et d’uranium appauvri), une nouvelle fabrication de dioxyde d’uranium à Malvési vient d’être autorisée (arrêté du 26 juillet 2018) dans la plus grande discrétion : les autorités ont dispensé ORANO d’une étude d’impact et lui ont évité les affres d’une enquête publique. Le Comité de Suivi du Site a-t-il été informé ? Si oui, à quoi sert-il : à suivre, à cautionner ?
Cette production nouvelle sera effectuée à partir de déchets de la filière : uranium appauvri et autres matières uranifères selon une « nouvelle voie humide NVH ». Cette usine fera alors de Narbonne une plaque tournante du cycle du combustible nucléaire.
La nouvelle cheminée, la 36ème à Malvési, crachera 10 000 m3/h de rejets gazeux en continu, presque autant que le TDN (12 000 m3/h) que tous refusaient déjà.
Décidément, les habitants du Narbonnais peuvent s’enorgueillir une nouvelle fois, après TDN et bien d’autres expérimentations, du statut confirmé de cobayes.
Accident du 19 septembre 2018
L’explosion le 19 septembre 2018 d’un fût de déchets uranifères d’origine militaire d’un stock de 221 fûts (soit plus d’une centaine de tonnes) vieux de 30 ans, suscite les plus vives inquiétudes au regard de l’instabilité des matières, de leur composition (uranium, nitrates ?, radionucléides ?, …) et de leur quantité.
Cet accident (3 blessés) a cependant été qualifié au départ que de simple incident avec un souffle et détonation, sans la moindre alerte. Ce fut presque un pschitt !
Difficile cependant de ne pas penser à la catastrophe AZF Toulouse du 21 septembre 2001 due à l’explosion d’un stock de quelques centaines de tonnes de nitrate qui a fait trente et un morts et deux mille cinq cents blessés. Impossible à Malvési ? Que se serait-il passé si « l’incident » s’était propagé à l’ensemble du stock ?
L’enquête suit son cours, avec les experts du préfet … ! Nul doute que ce 30 novembre nous serons rassurés…
Article du 27 novembre 2018 | Aucun commentaire