Bassins de Malvési : un énorme stock de « traces » de radionucléides totalisant mille milliards de Becquerels !
Pour ceux qui auraient manqué le Conseil Municipal exceptionnel de la ville de Narbonne du 6 avril dernier, Yves Lenoir, expert nucléaire indépendant internationalement reconnu, ingénieur chercheur retraité de l’Ecole des Mines de Paris, a très gentiment confié à Rubresus le texte et la présentation de sa conférence au sujet des « Questions d’ordre radioactif posées par le projet TDN AREVA »
En substance : alors que le rapport du Commissaire enquêteur n’évoque subrepticement que des « traces » de radionucléides dans les bassins de Malvési (350 000 m3), Yves Lenoir affirme que le TDN THOR aura à traiter au total près de mille milliards de Becquerels (1 Tbq) soulignant ainsi l’incohérence du vocabulaire choisi pour disqualifier cette radioactivité pourtant massive. En effet, la radioactivité des bassins de Malvési est le problème majeur de leur traitement, avant celui des nitrates. A l’origine de celle-ci, AREVA mentionne seulement deux radionucléides présents dans les bassins : le Technétium 99 et le Radium. Or, ces radioéléments font partie de familles de composés comprenant leurs descendants respectifs : produits résultants de leur désintégration, parfois encore plus nocifs. Avec le procédé THOR, le Technétium 99 (au moins en partie) et les descendants du Radium 226 (entre autres les défavorablement connus gaz Radon 222 et Plomb 210) seront émis dans l’atmosphère contaminant ainsi l’air que nous respirons, l’eau que nous buvons, les sols que nous cultivons et les produits agricoles que nous consommons. A ce risque sanitaire éminent, s’ajoute la possibilité d’un grave accident dû à la présence importante d’hydrogène (gaz détonnant à onde de choc supersonique) dans le réacteur du TDN THOR, en quantité équivalente au nitrate. Que se passerait-il si une explosion vaporisait directement dans l’atmosphère les effluents radioactifs en cours de traitement ? Les conséquences d’un accident radioactif sur l’image de la Narbonnaise, après celles sur la santé, auraient des retombées désastreuses sur les deux secteurs vitaux de notre économie : le tourisme et le vin.
Par cette analyse, l’éminent spécialiste du nucléaire conforte la nécessité impérieuse de rechercher une solution alternative au traitement de ces bassins par des procédés plus respectueux de l’environnement, de la santé des populations et qui seraient compatibles avec les piliers de notre économie.
La présentation de la conférence
Article du 13 avril 2017 | Aucun commentaire