Rubresus Association de protection et sauvegarde de l’environnement des Basses Plaines de l’Aude

Catastrophe sanitaire du coronavirus : un révélateur impitoyable

La crise sanitaire Covid-19 révèle que l’état sanitaire des populations, caractérisé par une sur-représentation de maladies chroniques (comorbidités) dans les décès des personnes infectées, amplifie ses ravages. Comme l’OMS, André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé, qualifie cette crise « d’épidémie mondiale de maladies chroniques » (1). Ces pathologies sont selon lui des conséquences de changements environnementaux durant les dernières décennies (contaminations chimiques : perturbateurs endocriniens, pollution de l’air, alimentation, sédentarité, …). La crise sanitaire du Covid-19 souligne la vulnérabilité sanitaire des personnes exposées aux pollutions chroniques. En France, la pollution atmosphérique (oxydes d’azote, ozone, particules fines, …) provoque 46 000 décès/an (maladies respiratoires, cardiaques, …).

Le territoire narbonnais n’échappe ni à la pollution, ni au coronavirus. Sa population est confrontée à des contextes environnementaux susceptibles d’impacter sa santé. Par exemple, l’eau potable de communes de l’Ouest narbonnais a été contaminée pendant de nombreuses années par pesticide (atrazine) aux effets connus de perturbateur endocrinien. Les émissions atmosphériques massives depuis 60 ans d’oxydes d’azote, solvants, uranium, radioéléments, …, issues de la purification d’uranium (500 000 t) par le site chimico-nucléaire de Malvési-Narbonne, constituent un cas majeur, unique. L’ARS a relevé sur plus de dix ans la surmortalité significative par cancers du poumon et comorbidité parmi la population narbonnaise (2).

L’extension des rejets atmosphériques du site Malvési avec les projets TDN et NVH ne prend pas suffisamment en compte la fragilisation sanitaire des populations par des causes environnementales. Le projet TDN a été autorisé sur la base d’une étude d’impacts sans étude épidémiologique. L’autorisation de l’installation NVH a quant à elle été délivrée sans même d’étude d’impacts.

Les narbonnais devront-ils vivre sous cloche, dans un bocal ou sous respirateurs ?

Cette crise sanitaire remet en question des choix passés qui s’avèrent aujourd’hui obsolètes dans de nombreux domaines. 

Pour les projets polluants TDN et NVH, très fortement contestés, d’autres solutions préservant la santé environnementale doivent être retenues :

  • Etude approfondie d’une alternative de traitement des bassins moins polluante (extraction des nitrates) et moratoire sur projet TDN
  • Relocalisation de la production d’oxyde d’uranium NVH sur les sites nucléaires Tricastin ou Marcoule, acteurs directs de la filière du combustible nucléaire MOX (mélange oxydes d’uranium et de plutonium)

Les élus, garants de la santé des citoyens du narbonnais, doivent de conserve avec les autorités placer prioritaires les enjeux sanitaires et environnementaux avec le retrait des projets TDN et NVH. 

(1) http://www.reseau-environnement-sante.fr/covid-19-une-epidemie-peut-en-cacher-une-autre/

(2) https://www.occitanie.ars.sante.fr/system/files/2019-02/11_Narbonne_VF.pdf


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