Communiqué de Rubresus suite à l’autorisation d’exploitation du TDN AREVA Malvési
L’autorisation d’exploitation de l’installation ICPE TDN d’AREVA Malvési Narbonne (11), que vient d’accorder Monsieur Alain Thirion, préfet de l’Aude, est un très mauvais coup porté à l’environnement et à la Narbonnaise : autorisation de pollution de l’air et d’impacts sanitaires, de gaz à effet de serre, de surconsommation de ressources.
À l’heure de ce lourd bilan qu’impose la délivrance de cette autorisation, et au lendemain d’une mobilisation sans précédent de la population narbonnaise, quelques points doivent être relevés.
En premier lieu, cette autorisation est donnée malgré l’intervention de personnalités locales, l’engagement de nombre d’entre elles a été plus que déterminant. En effet, les prises de position des élus locaux: maire et conseil municipal de Narbonne, des communes de Gruissan, Moussan, Marcorignan, Sallèles, Coursan, Vinassan, Armissan, …, des élus départementaux au CODERST et du président du Conseil Départemental de l’Aude, du Conseil Régional d’Occitanie, des députés européens, sollicitant un moratoire, montrent l’unanimité du refus de ce funeste projet. La profession vitivinicole, également opposée a fait réaliser une contre-expertise par 6 experts scientifiques de premier plan qui confirment tous les risques du procédé et ses impacts environnentaux, sanitaires, agronomiques et économiques. Ces expertises de grande qualité n’ont pourtant pas été prises en compte dans l’instruction du dossier.
En revanche, on ne peut que regretter, d’abord, que l’avis favorable émis par ECCLA lors de l’enquête publique, sans la moindre réserve quant aux émissions atmosphériques, ait pu conforter le pétitionnaire et encourager cette décision. Ensuite, le changement de costume du candidat Péréa, alors opposé au projet, devenu député à l’opposition plus réservée face au TDN n’a pas non plus aidé à empêcher l’autorisation. Enfin, le soutien de Jacques Bascou à la mise en place du traitement des bassins est aussi à mettre au crédit de l’autorisation de TDN.
En second lieu, l’énormité des lacunes du projet, les grossières erreurs dans son expertise, et l’instruction trouble du dossier resteront collées à cette autorisation du préfet contre la population et le territoire.
En effet, le dossier d’enquête publique, controversé du fait des lacunes et insuffisances (avis contestable de l’Autorité Environnementale) d’un procédé expérimental non validé sur effluents réels, des émissions atmosphériques et impacts sanitaires mal évalués, de la consommation de ressources eau, énergies fossiles, est compromis par les grossières erreurs et approximations inacceptables d’un rapport d’expertise.
Sur ce point, RUBRESUS a émis un avis défavorable dès l’enquête publique et n’a cessé de démontrer les lacunes, insuffisances, risques et impacts par des dossiers scientifiquement argumentés. Le procédé de traitement des effluents nitratés et radioactifs par destruction thermique des nitrates par pyrolyse en four à charbon est la plus mauvaise des solutions au plan de l’environnement, par ses émissions atmosphériques comparables à celles d’un incinérateur : oxydes d’azote (NOx), de composés volatils organiques (COV) : benzène, phtalate DEHP, hydrocarbures polcycliques, …, doublées d’émissions radioactives par les radionucléides des effluents d’AREVA: gaz radon et radium, technétium dans les poussières.
En dernier lieu et surtout, la mobilisation et protestation de la population a été massive : près de 3000 personnes étaient présentes au rassemblement et défilé de ce dimanche 5 novembre. Elles s’ajoutent aux milliers d’autres lors des précédentes manifestations de février, mai et juin 2017, ainsi qu’à la pétition comptant plus de 10 000 signatures. Tous démontrent le profond rejet de ce projet.
En accordant l’autorisation d’exploitation à l’installation TDN, et cela malgré quelques restrictions peu contraignantes auprès du pétitionnaire qui pourraient y être adossées, le préfet Alain Thirion impose, seul contre tous, la pollution, sacrifie l’environnement et la prospérité de la Narbonnaise.
L’association Rubresus se réserve donc dans des délais les plus brefs, le droit de donner toutes les suites contentieuses qui pourraient s’ouvrir à elle.
Article du 9 novembre 2017 | Aucun commentaire