Rubresus Association de protection et sauvegarde de l’environnement des Basses Plaines de l’Aude

Eau du robinet: une qualité de moins en moins rassurante.

         Face à l’accumulation des mauvais résultats de la qualité de l’eau du robinet pour les communes de l’ouest narbonnais (Marcorignan, Montredon des Corbières, Moussan, Névian, Raissac d’Aude, Villedaigne) dûs à la persistance de pesticides comme l’atrazine déséthyl déisopropyl, bien au-delà de la norme de qualité, la parade des autorités est d’effacer le seuil de conformité par dérogation préfectorale pour les 3 prochaines années, en le portant à un niveau 5 fois plus élévé (L’Indépendant 31 janvier). Pas très rassurant pour les milliers de consommateurs qui boivent cette eau depuis plusieurs années.

         L’ARS a beau affirmer l’absence de tout danger, les récentes informations publiées par les chercheurs de l’Université de Montpellier ne sont pas des plus rassurantes : les effets synergiques démontrés entre polluants de type perturbateur endocrinien abaissent de 7 fois les seuils de toxicité des molécules lorsqu’elles sont présentes en cocktail (Les Echos 1er février). L’atrazine et son dérivé sont des perturbateurs endocriniens qui dérégulent à très faibles doses le système hormonal de l’organisme, comme celles trouvées dans l’eau du robinet (www.encyclo-ecolo.com). Les enfants, les femmes enceintes sont les plus vulnérables. D’où le doute légitime sur l’inocuité de l’eau du robinet et l’inquiètude quant aux dérogations au dépassement des normes accordées.

         La contamination de l’eau potable par l’atrazine désthyl déisopropyl ne relève pas d’un phénomène ponctuel ou accidentel. Dans l’environnement, l’atrazine est rapidement transformé en atrazine déséthyl désisopropyl, composé très stable, au moins aussi toxique que le produit de base et dont la rémanence peut atteindre une vingtaine d’années. L’absence d’atrazine en présence de son produit de transformation dans les analyses actuelles montre qu’il ne s’agit pas d’une pollution récente par lessivage des sols mais d’une accumulation dans les sols et les eaux tout au long des années.

         Massivement utilisée comme désherbant agricole depuis les années 60, interdite depuis 2003 mais encore utilisée frauduleusement, l’atrazine a pollué l’eau pour longtemps. Les quantités annuelles faramineuses en autres pesticides utilisées dans l’Aude : 1207 tonnes (déserbants agricoles, fongicides cultures) ne sont pas non plus rassurantes pour l’avenir. En Languedoc Roussillon 400 000 habitants (population équivalente au département de l’Aude) boivent une eau trop chargée en pesticides (Midi Libre 4 février). C’est dire que la qualité de l’eau régresse, malgré les schémas de gestion des eaux et les plans des institutions qui auront beaucoup à faire pour la restaurer.

         Guère plus rassurantes sont les informations locales qui avec le concours des autorités et responsables divers minimisent le problème voire même nient l’évidence de la pollution par les pesticides utilisés malgré les preuves. Et qui plus est, l’opinion des associations de protection de l’environnement et des consommateurs pourtant concernés au premier chef reste ignorée. La gravité de ce problème requiert plus de clarté, d’objectivité avec la participation et l’expression de toutes les parties concernées.

 


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