A Armissan, d’importants travaux dans la Clape interpellent
Un sacré chantier
Alors que le Massif de la Clape était interdit aux citoyens durant les deux mois de confinement par arrêté préfectoral, pelles mécaniques, bulldozer, camions n’ont pas chômé dans d’importants travaux de terrassement d’un terrain sur la commune d’Armissan, en bordure de l’A9, en site classé de la Clape. Un terre-plein de quelques 200 m de long, 150 m de large et de 5 à 7 m de haut est en cours de réalisation par extraction de terre de la Clape, soit une superficie d’environ 30 000 m2 et des dizaines de milliers de m3 de terre déplacés.
Des travaux « arrêtés », qui continuent de plus belle
Alertée de ces travaux, l’association RUBRESUS a interrogé par courrier le 21 avril le maire d’Armissan, les élus locaux, la sous-préfecture de Narbonne et la Direction Départementale des Territoires et de la Mer (DDTM) sur le cadre réglementaire de tels travaux en site classé (lettre au Maire).
En réponse du 29 avril , le maire d’Armissan nous a faits part de sa demande d’arrêt des travaux et de la mise en demeure, dans le même sens, que la Direction Régionale de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DREAL Occitanie) aurait signifiée.
Résultat sur le terrain : les travaux n’ont jamais cessé et semblent même avoir redoublé d’intensité avec un ballet incessant jusqu’à 3 camions charriant la terre creusée par l’une des grosses pelles mécaniques (35 t, 270 cv, godet de 1,4 m3 selon données constructeur), travaillant 6 j/7 et jusque tard le soir. Le 6 mai, RUBRESUS s’est informée auprès du maire, élus et autorités de la poursuite des travaux malgré l’injonction de la DREAL. Le samedi 9 mai les travaux se poursuivaient sans relâche, impunément ?
L’œil du satellite
L’évolution du site au cours de ces dernières années montre l’accentuation et l’ampleur des travaux.
À partir de 2013, une première zone de plusieurs milliers de m2 a été remblayée au bas du terrain avec dépôt de matières. Une noria de camions nauséabonds traversant Vinassan en direction d’Armissan, empruntant le premier chemin à gauche après le pont sous l’autoroute, s’était faite remarquer alors.
Depuis 2016, les photos satellite montrent une deuxième phase de travaux de plus grande envergure avec édification d’un haut talus en partie supérieure du site. Au fil des ans, le talus n’a cessé de s’allonger de part en part du site pour atteindre en 2020 près de 200 m de long et 150 m de profondeur pour former par le remblai avec la terre extraite dans la Clape une plateforme d’environ 3 ha. Des photos des travaux en cours montrent l’importance des moyens et l’ampleur du chantier en site classé.
Qu’en est-il des réglementations ?
Selon la cartographie des sites classés consultée (Inventaire National du Patrimoine Naturel), ce terrain serait situé en site classé Massif de La Clape, en zones classées Natura 2000 et ZNIEFF, bien que le maire avance le contraire.
Il conviendrait que les autorités, maire et élus locaux, précisent par tout document correspondant le statut réel de ce terrain, les demandes déposées préalablement à de tels travaux, les autorisations accordées et pour quel projet. A ce jour (11 mai) le maire ni les autorités n’en ont présenté aucun.
Article du 12 mai 2020 | Aucun commentaire